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Informations

Un nouveau départ pour la Société d'histoire des religions de Genève !

Lors de la dernière assemblée générale de la Société, un nouveau comité a été élu. Que soient chaleureusement remerciés, pour leur dévouement, le Président sortant Nicolas Meylan et Philippe Matthey, qui cède le secrétariat, ainsi qu’Aurore Schwab et Youri Volokhine, qui quittent le comité.

Le comité renouvelé est composé de votre serviteur, Philippe Borgeaud (Président), de Dominique Jaillard (Vice-président), Daniel Barbu (Secrétaire), Raphaël Gardiol (Trésorier), Stefano Torres (Webmaster), Sonia Voinea (Membre simple) et Nicolas Meylan (Membre simple).

En ces temps d’incertitude et de profondes mutations, il est important que la Société d’histoire des religions de Genève puisse offrir un espace de détente, de sérénité et de réflexion, à l’abri des urgences et du militantisme ; un espace où l’on puisse débattre de manière concertée, ouverte et plurielle, de quelques questions fondamentales qui concernent aussi, ou d’abord, l’histoire des religions.

Nous y sommes autorisés, et encouragés, par le rassemblement chez nos membres de compétences plurielles. Osons croire que la Cité puisse attendre quelque chose de nous.

Nous encourageons pour cela nos membres à transmettre au comité des propositions, des projets d’activités ponctuelles ou au contraire de longue haleine. N’hésitez pas à nous communiquer vos idées !

Lors de sa première réunion, le nouveau comité a déterminé les quatre grands axes thématiques à partir desquels la Société entend déployer ses activités dans les années à venir. Ces axes thématiques, complémentaires et non exclusifs les uns des autres, reflètent quelques-unes des questions sur lesquelles il nous semble fondamental de nous positionner :

Enseigner la religion à l’école laïque

C’est là une thématique au coeur des préoccupations de nombre de nos membres. Nous avons certainement quelque intérêt, dans la ville de Rousseau, à réexaminer de manière critique ce qu’on appelle la laïcité dans son rapport à ce qu’on appelle les religions. Que devons-nous penser de l’École secondaire, quand elle veut promouvoir l’exercice de la laïcité en introduisant un enseignement sur les faits religieux ? Ce sont là des questions qu’il convient d’aborder aussi de manière décloisonnée, ou déprovincialisée, en tenant compte de ce qui se fait ailleurs, en Suisse et en Europe, où le débat est souvent vif.

Penser la crise : épidémies, climat, eschatologies

Une réflexion du point de vue de l’histoire des religions, sur la pandémie, sur les menaces climatiques, sur la question de l’anthropocène, paraît urgente. Le thème de la fin du monde traverse nombre de traditions religieuses. De l’Atlantide au Déluge, nombre de mythes et récits accompagnent notre imaginaire de l’histoire humaine et de son destin. Quel éclairage ces traditions peuvent-elles fournir sur les crises actuelles ? Quels enjeux politiques ces récits révèlent-ils ? Quels sont les nouveaux mythes auxquels ces crises ont donné lieu ? Signalons que plusieurs entretiens sur le thème de la pandémie sont déjà disponibles sur la nouvelle chaîne YouTube de la Société.

Nous et les autres : hospitalité, migrations, et identités

Depuis quelque temps deux récits contradictoires animent le débat sur la question des migrations et des identités. Au modèle français des Lumières universelles s’opposerait le modèle anglo-saxon du « multiculturalisme ». Les uns évoquent le risque de sombrer dans le « communautarisme », de perdre ce qui serait les « valeurs » communes constitutives de nos républiques. Les autres dénoncent une forme d’impérialisme culturel, qui rejette la différence au nom de l’uniformité. L’analyse de ce débat permet de jeter un éclairage sur l’explosion de certaines violences qui se proclament religieuses. Il semble aujourd’hui de plus en plus difficile de considérer ces violences avec sérénité, sans être accusé de complicité. Chercher à comprendre, ce n’est pas justifier : c’est au contraire le devoir de l’historien. Ce débat, il faut l’élargir à une réflexion fondamentale sur notre rapport à l’Autre.

Que croire ?

Du 11 septembre 2001 jusqu’à l’aube de 2021, les idées qui nous guidaient depuis des décennies ont été fortement ébranlées. À l’heure des théories du complot et des « fake-news », de la peur de la science, des doutes sur les vaccins, on réalise soudain (confinement oblige) à quel point nous manquons de repères, secoués que nous sommes par les insurrections d’extrême droite, la pandémie de Covid-19, les révoltes de minorités, les craintes de l’anthropocène. Nous avons perdu notre capacité à comprendre ce qui nous arrive. Le récit (« narrative ») qui nous anime en Occident, et particulièrement aux USA, d’un progrès continu en direction d’une terre promise, semble épuisé.

L’historien des religions n’a certes pas à proposer un nouveau récit, mais il est équipé pour analyser le surgissement de ces nouveaux récits idéologiques, et aussi évaluer leur impact culturel et social. L’histoire des religions souffre d’un défaut d’image. Elle est trop souvent associée à une discipline antiquaire, alors même qu’elle a toujours été concernée par des questions d’actualité. Notre communication doit être plus efficace.

Il s’agit de nous positionner, d’occuper l’espace et d’intervenir sur ces grandes questions de société. Ce dont il s’agit, c’est de proposer une perspective historique sur ces question, un réflexion critique nourrie par l’observation d’autres sociétés dans le temps et l’espace.

Le comité examinera avec intérêt toutes les propositions qui s’inscrivent dans ces axes thématiques.

Les activités que nous chercherons à mettre en oeuvre se déclineront sous différents formats, de la grande conférence au débat virtuel et aux échanges numériques. Il s’agit surtout de proposer des activités accessibles au plus grand nombre, tout en tirant profit des outils numériques désormais à notre disposition.

Au seuil de cette nouvelle année, j’ai le grand plaisir de vous adresser, chères et chers membres de notre société, mes voeux amicaux, en me réjouissant de nous voir bientôt réunis à nouveau.


Philippe Borgeaud

Comité (2020–)

  • Philippe Borgeaud (président), Professeur honoraire, Université de Genève

  • Dominique Jaillard (vice-président), Professeur ordinaire, Université de Genève

  • Raphaël Gardiol (trésorier), École Bersot, Genève

  • Daniel Barbu (secrétaire), Chargé de recherche, CNRS

  • Stefano R. Torres (webmaster), assistant-doctorant, Université de Lausanne

  • Nicolas Meylan, Maître d’enseignement et de recherche, Université de Lausanne ; Chargé d’enseignement, Université de Genève

  • Sonia Voinea, Centre intercantonal d'information sur les croyances, Genève

  • Etienne Iraheta-Roduit, représentant des étudiant·e·s à l'AEHR, Université de Genève.

Comité (2015–2020)

  • Nicolas Meylan (Président), Maître d’enseignement et de recherche, Université de Lausanne ; Chargé d’enseignement, Université de Genève

  • Dominique Jaillard (Vice-président), Professeur ordinaire, Université de Genève

  • Philippe Matthey (Secrétaire), Chercheur post-doctorant, Université de Genève

  • Daniel Barbu (Trésorier), Maître-assistant, Université de Berne

  • Youri Volokhine, Maître d’enseignement et de recherche, Université de Genève

  • Mélanie Lozat, doctorante, Université de Genève

  • Aurore Schwab, collaboratrice scientifique, Université de Genève

  • Chloé Berthet, étudiante, Université de Genève

  • Violaine Duc, représentante des étudiants, Université de Genève

Webmaster

  • Deniz Ates, adjoint scientifique, Université de Genève



Photo du comité

Le Comité de la SHR-Ge, avec Bruce et Louise Lincoln et Philippe Borgeaud.