A l’occasion d’une table ronde consacrée à la question de l’enseignement de l’histoire des religions à l’école laïque, la Société accueillera Alessandro Saggioro, professeur d'histoire des religions au Dipartimento Storia Anthropologia Religioni Arte Spettacolo, à la Sapienza Università di Roma. Il est notamment l'auteur du livre La matière invisible: l’histoire des relgions a l’école, une proposition.
Participera à la discussion également : Andrea Rota, professeur à l’Université de Berne et auteur du livre La religion à l'école: Négociations autour de la présence publique des communautés religieuses (2017) ; Nicole Durisch Gauthier, professeure en didactique de l’histoire et sciences des religions à la HEP Vaud / Haute école pédagogique du canton de Vaud ; Philippe Matthey, historien des religions.
Table ronde, avec :
Jean-François Bert (UNIL)
Roberta Colombo Dougoud (MEG)
Dominique Jaillard (UNIGE)
Nicolas Meylan (UNIL)
Jean Terrier (UNIBAS)
La démarche comparative que l’anthropologue Marcel Mauss (1872 – 1950) élabore en grande partie avec son jumeau de travail, l’historien Henri Hubert, entre la fin du xixe siècle et le début du XXe siècle, relève de logiques multiples. Comme méthode, elle est une stricte et minutieuse approche philologique des sources. Comme état d’esprit, elle relève d’une manière d’apprivoiser l’inconnu. Comme perspective critique, elle constitue un formidable outil scientifique d’objectivisation de la recherche, en particulier en histoire des religions.
Cet ouvrage se propose de montrer quels ont été les principaux effets de ce comparatisme ni systématique, encore moins achevé, mais que l’on peut reconstituer en suivant la manière dont Marcel Mauss aborda certains phénomènes religieux, comme le sacrifice, la magie ou la prière.
Ceci n’est pas seulement un nouveau livre sur Mauss et sur sa manière d’observer les phénomènes sociaux. C’est un livre sur les effets d’un comparatisme radical et subversif qui ne laisse jamais en paix celui qui décide de le mettre en oeuvre pour explorer et comprendre la diversité humaine.
Sociologue et historien des sciences sociales, Jean-François Bert enseigne à l’Université de Lausanne. Ses travaux récents portent sur l’histoire des pratiques savantes et la matérialité des savoirs.
Sylvie Peperstraete est professeure à l'Université libre de Bruxelles et Directrice d'études à l'École pratiques des hautes études, Paris.
Historienne de l'art et spécialiste des religions du Mexique ancien, Sylvie Peperstraete dédie principalement ses recherches à la culture aztèque, qu’elle étudie dans une perspective interdisciplinaire, combinant iconologie, ethno-histoire et histoire des religions. Elle a récemment publié, avec José Contel, une édition commentée du Codex Barbonicus, l'un des plus précieux manuscrits de tradition aztèque parvenus jusqu'à nous.
Toute personne intéressée est à la bienvenue. En conformité avec les mesures sanitaires établies par l'Université de Genève, l'inscription est obligatoire via l'adresse mail de la Société info@shr-ge.ch. Pass sanitaire obligatoire.
Conférence sur les théories du complots et autres mythes modernes, organisée par l'Association des étudiants en histoire des religions (AESR).
Philippe Borgeaud est professeur honoraire d'histoire des religions à l’Université de Genève. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont La mère des dieux : de Cybèle à la Vierge Marie (Seuil, 1996), Aux origines de l’histoire des religions (Seuil, 2004) et Exercices de mythologie (Genève, 2004, 2015).
Dieu, Kyrios, Deus, Notre Père, Iahvé, Elohim, Adonaï, Jésus ou Allah ont indéniablement un « air de famille ». Peut-on pour autant les traduire les uns dans les autres sans précaution ? Doit-on identifier, derrière ces noms différents, une seule et unique conception du divin, comme le laissent entendre ceux qui prônent la notion de « religions abrahamiques » ? Dans ce livre d’une profonde érudition, Philippe Borgeaud propose d’examiner comment a émergé une « pensée européenne des religions », qui a précisément permis de construit ces comparables. Ce parcours à travers les mythologies savantes d’où vont surgir, à la fin du XIXème siècle, les « sciences religieuses », l’amène à interroger nos propres conceptions sur ce qui constitue ou non une « religion ».
La rencontre sera animée par Raphaël Gardiol et Etienne Iraheta et sera suivie d’une dédicace.
Nicolas Meylan est maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne et chargé de cours à l’Université de Genève. Historien des religions, il s’intéresse plus particulièrement à la Scandinavie médiévale ainsi qu’aux enjeux théoriques propres à cette discipline. Il est codirecteur de la collection Histoire des religions chez Labor et Fides.
Discussion organisée à l'occasion de la parution du livre de Nicolas Meylan, Qu'est-ce que la religion ? Onze auteurs, onze définitions (Genève, 2019), avec :
Hautement connu et reconnu pour son apport à la micro-histoire grâce à son œuvre pionnière, Le fromage et les vers (1976), l'historien italien Carlo Ginzburg sera de visite à l'Université de Genève pendant trois journées consécutives (programme ici).
Mecredi 27 novembre 2019
18h15 | Uni Mail, sall MS160
Le hasard et le cas : quelques réflexions rétrospectives
Conférence de Carlo Ginzburg (UCLA)
Entrée libre
Jeudi 28 novembre 2019
14h15 | Uni Carl Vogt, salle CV1
Masterclass étudiant·e·s/doctorant·e·s avec Carlo Ginzburg
Inscription obligatoire
18h | Librairie Payot Rive-Gauche, Genève
Table ronde et résentation d'ouvrage
A historical Approach to Casuitry. Norms and Exceptions in a Comparative Perspective (Bloomsbury, 2018) avec Carlo Ginzburg, Lucio Biasiori et Daniel Barbu.
Modération : Françoise Briegel
Vendredi 29 novembre 2019
10h15 | Bâtiment des Philosophes, salle Phil 204
From Maghreb to Geneva : Life and Death of Mediterranean Calvinist
Conférence de Lucio Biasiori (ENS, Prise)
Dans le cadre du cours-séminaire "Les Romains étaient-ils « écologistes » ? À la découverte de la conception antique de la Terre, de ses divinités et de ses métaphores de genre", Mme Francesca Prescendi a le plaisir de vous inviter à la conférence de Renée Koch-Piettre (EPHE), « Du ventre à la tombe et du trépied à la calebasse, ce qui s'élabore dans la marmite Terre. Approche grecque et comparée »
Danouta Liberski est Directrice de recherche au CNRS (Institut des mondes africains). Elle est l'auteure, notemment, de Les dieux du territoire : penser autrement la généalogie (2002).
Alors qu’une privatisation et une concentration sans précédent des terres arables de la planète est en cours, un mouvement parallèle cherche à accélérer le forçage du concept de propriété privée dans les régions du globe où le rapport au sol et à la terre se conçoit selon de toutes autres modalités. Que les raisons soient louables (protéger les petites exploitations paysannes contre la « ruée verte ») ou non (garantir la « sécurité foncière » des acquéreurs institutionnels et privés à grande échelle), cette implantation en terre africaine de concepts issus du Droit occidental rencontre de sérieuses difficultés, dont la moindre n’est pas l’établissement d’un cadastre, voie choisie de façon préférentielle pour « fabriquer de la propriété ». La volonté d’éluder la question du fondement des normes rend raison en partie de l’impasse où sont jetés les tenants de cette voie. Soumises au paradigme gestionnaire, les études expertes sur le foncier manquent à saisir ce qui distingue, à la racine, un régime juridique de propriété privée foncière (qui institue le rapport déterritorialisé de l’homme avec la terre) des régimes rituels du « partage de la terre » sous l’égide d’une Terre souveraine, inappropriable (qui instituent une façon proprement humaine d’habiter). La conception des limites, selon les régimes envisagés, fournit un éclatant exemple de cette discordance.
Carole Cusack est professeure d'histoire des religions à l'Université de Sydney. Elle est l’auteure notamment de Invented Religions: Imagination, Fiction and Faith (2010) et, avec Katharine Buljan, Anime, Religion, and Spirituality: Profane and Sacred Worlds (2015).
New Religious Movements (NRMs) became the subject of field research in the 1960s, and participant observers studied them in terms of factors that caused them to emerge and become established (charismatic leaders, counter-cultural contexts, hallucinogenic experiences, communal living etc). Findings from such studies were retrojected onto religions like Christianity and Islam, where early documentation was scarce, with mixed results. Until recently scholars were not interested in how religions end. From June 2018 to June 2019 I am taking part in a large project, “The Demise of Religions” hosted by the Centre for Advanced Studies (CAS) at the Norwegian Academy of Science and Letters, led by James T. Lewis (Tromso) and Michael Stausberg (Bergen). The project covers from the ancient work to the present, and includes all types of “religion”. My focus is on the difficulty of identifying the moment of “death” for a new religion. In one case, the digital realm means that extensive archives of defunct religious groups are available (for example, Kerista, a sexually-experimental intentional community founded by Jud Presmont that disbanded in 1991 and the UFO religion Heaven’s Gate, founded by Marshall Herff Applewhite Bonnie Lu Nettles, which ended with the mass suicide of 39 members in 1997). Both religions are defunct; a seeker cannot ‘join’ today. Yet the web archives make it possible for interested parties to learn a great deal about both groups, and to keep their ideas alive. In fact, the unfamiliar (and generally unpopular) beliefs and practices of these fringe groups are now accessible and plausible to a far greater audience than either group (each with around 40 members) reached during its active years.
Au Japon les simulacres affectifs se multiplient sous la forme d’épouse holographique, de boyfriend téléchargeable ou de petite copine interactive de poche qui présentent la caractéristique de s’adresser aux célibataires non pas pour les aider à trouver quelqu’un, ni même tout à fait pour les aider à supporter la solitude… mais pour l’aggraver ! Ces objets visent en effet non pas à satisfaire les utilisateurs et utilisatrices mais à souligner de façon quelque peu « masochiste » (suivant leurs propres termes) la vacuité d’un amour simulé.
L’attachement aux personnages fictifs porte d’ailleurs le nom d’Air amour (ea ren’ai) par allusion au Air Guitar. Humour noir révélateur de ce que les consommateurs, hommes et femmes, font de ces objets au Japon : des outils pour signifier le refus d’intégrer le système matrimonial. Le refus surtout d’un monde ironiquement appelé « l’espace en 3D » (sanjigen no kûkan), c’est-à-dire « l’ici-bas ». La pratique de l’Air amour (ea ren’ai) s’inscrit de fait dans une logique d’interaction avec l’invisible. Il s’agit de convoquer un être, en détournant les rituels de rencontre amoureux au profit d’une scénographie dont les formes, hyper-codifiées, fournissent la mise en signe ostentatoire de ce que les adeptes des jeux nomment eux-mêmes « la fuite de la réalité ».
Célèbre pour son enquête sur les pratiques de sorcellerie et de désenvoûtement dans le bocage mayennais (Les mots, la mort, les sorts, Gallimard, 1977), Jeanne Favret-Saada avait plus récemment publié une analyse approfondie de la crise des caricatures danoises dans le journal Jyllands-Posten, et des réactions qu'elles avaient provoquées dans le monde entier (Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins, Fayard, 2007). C'est en continuant à étudier ces questions de sensibilités religieuses et de blasphèmes, auxquelles elle s'intéressait depuis les années 1990, qu'elle en est venue publier son dernier ouvrage présenté à l'occasion de cette conférence, intitulé Les sensibilités religieuses blessées. Christianismes, blasphèmes et cinéma. 1965-1988 (Fayard, 2017).
La « divinisation de soi » constitue en Chine une option originale dans l’éventail des possibles destins posthumes de l’individu. Vincent Goossaert réévalue le modèle d’un au-delà chinois peuplé d’ancêtres, et remet en lumière une alternative tout aussi crédible, si ce n’est plus enviable : celle pour l’homme de devenir un dieu. Ce faisant, il retrace les grandes étapes de l’histoire des conceptions et pratiques religieuses de la divinisation, de l’Antiquité à nos jours. Loin de la vision répandue d’un imaginaire funéraire essentiellement tourné vers le culte des ancêtres, la Chine se présente ici comme un terrain d’expérimentation des destins individuels au-delà de la mort.
Quelle différence entre un mythe, un conte, une légende? Ces récits se situent-ils du côté de la croyance ou de la fiction? Peut-on établir un parallèle entre la diffusion d’un mythe (antique ou autre) et le fonctionnement des rumeurs, canulars et autres légendes urbaines contemporaines? Nous discuterons de la genèse de ces différentes formes de récits, de leurs fonctions et de notre attitude à leur égard.
Plus d'informations (Festival histoire et cité)
Corinne Bonnet est professeure d'histoire ancienne à l'Université Toulouse Jean Jaurès et directrice de l'équipe Erasme du laboratoire Patrimoine, Littérature, Histoire (PLH-Erasme) sur la réception de l'Antiquité. Elle a récemment publié avec Laurent Bricault (professeur d'histoire romaine, Université de Toulouse) qui sera également présent lors de cette conférence, un ouvrage intitulé Quand les dieux voyagent: cultes et mythes en mouvement dans l'espace méditerranée antique (Labor et Fides, 2016).
En 1983, Paul Veyne faisait paraître un petit livre incisif intitulé « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes » auquel le titre de cette conférence fait directement référence. Toutefois, le remplacement des « mythes » par les « dieux » dans la question est loin d'être anodin et atteste l'évolution des interrogations sur les dieux grecs depuis trente ans. Ce sont ces questionnements qu'il s'agira de prendre en charge, à l'heure où les débats sur l'expérience religieuse vécue par les anciens sont plus vifs que jamais.
Les débuts de l’islam furent marqués par deux faits majeurs indissolublement liés qui ont déterminé les évolutions historiques et spirituelle de cette religion jusqu’à nos jours : l’élaboration du Coran (et du Hadith) et une violence chronique se manifestant principalement sous forme de guerres civiles. Batailles du Prophète, violences autour de sa succession, « guerres d’apostasie » sous le premier calife, guerres de conquêtes et morts violentes des autres califes « bien guidés », cycles de répressions et des révoltes sanglantes, interminables massacres de Shi’ites…Parallèlement, s’élaborent dans des conditions complexes, les Ecritures, paroles divines et traditions prophétiques, dont la forme et le contenu ont été sources de conflits pendant plusieurs siècles. La conférence étudie l’articulation entre les deux phénomènes, essayant d’éclairer, en les mettant en perspective, jusqu’aux tensions contemporaines.
Après la pause estivale, la Société d’Histoire des Religions de Genève a le plaisir de vous annoncer sa prochaine Grande conférence, qui nous donne l’occasion d’inviter Philippe Borgeaud, professeur honoraire d’histoire des religions (Université de Genève). Philippe Borgeaud s'exprimera sur le thème:
« MYTHE ET LIBERTÉ : RÉFLEXIONS D'UN HISTORIEN DES RELIGIONS »
Mardi 17 novembre 2015, 18h15, salle MR070 (Uni-Mail).
Cette conférence sera suivie d’une verrée à l'occasion de la réédition des EXERCICES DE MYTHOLOGIE de Philippe Borgeaud, au sein de la collection "Histoire des religions" chez Labor et Fides, ainsi que de la parution de deux ouvrages par les membres de l'Unité d'histoire des religions de l'université de Genève : les actes du colloque MONDES CLOS. LES ÎLES, édité par Daniel Barbu, Nicolas Meylan et Youri Volokhine (Infolio) ainsi que LES ROIS EPHEMERES. ENQUETE SUR LE SACRIFICE HUMAIN, de Francesca Prescendi (Labor et Fides).
Conférence du Prof. Maurizio Bettini (Centro d'Antropologia del Mondo Antico)
Conférence - Mercredi 11 novembre 2015
Uni Bastions, salle B111
de 17h15 à 19h00
Cette conférence sera suivie d'une table ronde animée par Francesca Prescendi, Sumiko Chablaix et Alessandra Marguerat.
Organisation en collaboration avec la Société d'histoire des religions de Genève et la CUSO.
Cliquez pour voir la vidéo de la conférence inaugurale
La Conférence inaugurale de la Société se tiendra le mardi 9 juin 2015, 18h15 (Uni Mail, salle MR070). Dans ce cadre, nous aurons le plaisir d’accueillir Bruce LINCOLN, professeur d’histoire des religions à l’Université de Chicago, qui s’exprimera sur le thème :
§
LE LOUP-GAROU ET L’HISTORIEN : LE DRAME DE LA RESISTANCE RELIGIEUSE
Cette conférence sera précédée d’une verrée à l’occasion de la parution du premier livre en français de Bruce Lincoln, Politique du paradis : religion et empire en Perse achéménide, Genève, Labor et Fides (collection « Histoire des religions »), 2015. Conférence organisée avec le soutien de l’Unité d’histoire des religions de l’Université de Genève, la Maison de l’histoire de l’Université de Genève, les éditions Labor et Fides, et Asdiwal. Revue genevoise d’anthropologie et d’histoire des religions
Article du journal Le Temps,
« Le loup-garou était un résistant » (Nic Ulmi)