Célèbre pour son enquête sur les pratiques de sorcellerie et de désenvoûtement dans le bocage mayennais (Les mots, la mort, les sorts, Gallimard, 1977), Jeanne Favret-Saada avait plus récemment publié une analyse approfondie de la crise des caricatures danoises dans le journal Jyllands-Posten, et des réactions qu'elles avaient provoquées dans le monde entier (Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins, Fayard, 2007). C'est en continuant à étudier ces questions de sensibilités religieuses et de blasphèmes, auxquelles elle s'intéressait depuis les années 1990, qu'elle en est venue publier son dernier ouvrage présenté à l'occasion de cette conférence, intitulé Les sensibilités religieuses blessées. Christianismes, blasphèmes et cinéma. 1965-1988 (Fayard, 2017).
La « divinisation de soi » constitue en Chine une option originale dans l’éventail des possibles destins posthumes de l’individu. Vincent Goossaert réévalue le modèle d’un au-delà chinois peuplé d’ancêtres, et remet en lumière une alternative tout aussi crédible, si ce n’est plus enviable : celle pour l’homme de devenir un dieu. Ce faisant, il retrace les grandes étapes de l’histoire des conceptions et pratiques religieuses de la divinisation, de l’Antiquité à nos jours. Loin de la vision répandue d’un imaginaire funéraire essentiellement tourné vers le culte des ancêtres, la Chine se présente ici comme un terrain d’expérimentation des destins individuels au-delà de la mort.
Quelle différence entre un mythe, un conte, une légende? Ces récits se situent-ils du côté de la croyance ou de la fiction? Peut-on établir un parallèle entre la diffusion d’un mythe (antique ou autre) et le fonctionnement des rumeurs, canulars et autres légendes urbaines contemporaines? Nous discuterons de la genèse de ces différentes formes de récits, de leurs fonctions et de notre attitude à leur égard.
Plus d'informations (Festival histoire et cité)
Corinne Bonnet est professeure d'histoire ancienne à l'Université Toulouse Jean Jaurès et directrice de l'équipe Erasme du laboratoire Patrimoine, Littérature, Histoire (PLH-Erasme) sur la réception de l'Antiquité. Elle a récemment publié avec Laurent Bricault (professeur d'histoire romaine, Université de Toulouse) qui sera également présent lors de cette conférence, un ouvrage intitulé Quand les dieux voyagent: cultes et mythes en mouvement dans l'espace méditerranée antique (Labor et Fides, 2016).
En 1983, Paul Veyne faisait paraître un petit livre incisif intitulé « Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes » auquel le titre de cette conférence fait directement référence. Toutefois, le remplacement des « mythes » par les « dieux » dans la question est loin d'être anodin et atteste l'évolution des interrogations sur les dieux grecs depuis trente ans. Ce sont ces questionnements qu'il s'agira de prendre en charge, à l'heure où les débats sur l'expérience religieuse vécue par les anciens sont plus vifs que jamais.
Les débuts de l’islam furent marqués par deux faits majeurs indissolublement liés qui ont déterminé les évolutions historiques et spirituelle de cette religion jusqu’à nos jours : l’élaboration du Coran (et du Hadith) et une violence chronique se manifestant principalement sous forme de guerres civiles. Batailles du Prophète, violences autour de sa succession, « guerres d’apostasie » sous le premier calife, guerres de conquêtes et morts violentes des autres califes « bien guidés », cycles de répressions et des révoltes sanglantes, interminables massacres de Shi’ites…Parallèlement, s’élaborent dans des conditions complexes, les Ecritures, paroles divines et traditions prophétiques, dont la forme et le contenu ont été sources de conflits pendant plusieurs siècles. La conférence étudie l’articulation entre les deux phénomènes, essayant d’éclairer, en les mettant en perspective, jusqu’aux tensions contemporaines.
Après la pause estivale, la Société d’Histoire des Religions de Genève a le plaisir de vous annoncer sa prochaine Grande conférence, qui nous donne l’occasion d’inviter Philippe Borgeaud, professeur honoraire d’histoire des religions (Université de Genève). Philippe Borgeaud s'exprimera sur le thème:
« MYTHE ET LIBERTÉ : RÉFLEXIONS D'UN HISTORIEN DES RELIGIONS »
Mardi 17 novembre 2015, 18h15, salle MR070 (Uni-Mail).
Cette conférence sera suivie d’une verrée à l'occasion de la réédition des EXERCICES DE MYTHOLOGIE de Philippe Borgeaud, au sein de la collection "Histoire des religions" chez Labor et Fides, ainsi que de la parution de deux ouvrages par les membres de l'Unité d'histoire des religions de l'université de Genève : les actes du colloque MONDES CLOS. LES ÎLES, édité par Daniel Barbu, Nicolas Meylan et Youri Volokhine (Infolio) ainsi que LES ROIS EPHEMERES. ENQUETE SUR LE SACRIFICE HUMAIN, de Francesca Prescendi (Labor et Fides).
Conférence du Prof. Maurizio Bettini (Centro d'Antropologia del Mondo Antico)
Conférence - Mercredi 11 novembre 2015
Uni Bastions, salle B111
de 17h15 à 19h00
Cette conférence sera suivie d'une table ronde animée par Francesca Prescendi, Sumiko Chablaix et Alessandra Marguerat.
Organisation en collaboration avec la Société d'histoire des religions de Genève et la CUSO.
Cliquez pour voir la vidéo de la conférence inaugurale
La Conférence inaugurale de la Société se tiendra le mardi 9 juin 2015, 18h15 (Uni Mail, salle MR070). Dans ce cadre, nous aurons le plaisir d’accueillir Bruce LINCOLN, professeur d’histoire des religions à l’Université de Chicago, qui s’exprimera sur le thème :
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LE LOUP-GAROU ET L’HISTORIEN : LE DRAME DE LA RESISTANCE RELIGIEUSE
Cette conférence sera précédée d’une verrée à l’occasion de la parution du premier livre en français de Bruce Lincoln, Politique du paradis : religion et empire en Perse achéménide, Genève, Labor et Fides (collection « Histoire des religions »), 2015. Conférence organisée avec le soutien de l’Unité d’histoire des religions de l’Université de Genève, la Maison de l’histoire de l’Université de Genève, les éditions Labor et Fides, et Asdiwal. Revue genevoise d’anthropologie et d’histoire des religions
Article du journal Le Temps,
« Le loup-garou était un résistant » (Nic Ulmi)